Val de Loire : savoureux détours.

Par Denis Lebouvier pour Golf Stars le Mag

« Vous serez séduit par ce site magnifique entre Loire et vignobles » nous assure le pro sur la page d’accueil du GOLF D’ANGERS.

C’est une invitation qui ne peut que nous combler. Inspiré par les esprits épicuriens, pour ne pas dire rabelaisiens, notre périple fort osé débute donc par le parcours le plus proche du fleuve royal. Le doyen des golfs de la région angevine bénéficie, en premier chapitre, d’une implantation remarquable, noble, adossée aux vignobles des Mauvrets, désormais cadastrés sur la nouvelle commune des Garennes-sur-Loire. Ses 18 trous, jalonnés de nombreux arbres centenaires – et même de dolmens -, assemblés d’obstacles d’eau aux courbes harmonieuses, renvoie la monotonie au fond des caves.

On quittera un temps les rives du fleuve pour lever les yeux sur l’imposant Château de Brissac, le plus haut de France (48 m.), avec ses tours médiévales, sa façade baroque, ses 204 salles. Plus au Nord-Ouest, après avoir franchi La Loire, le Château de Montgeoffroy du XVIIIème siècle a miraculeusement traversé la Révolution et les guerres de Vendée pour préserver son mobilier d’origine.

Nous pénétrons au cœur de l’Anjou pour profiter du GOLF DE BAUGE, en lisière de la forêt domaniale de Chandelais. L’écrin est tapissé de verdure, la scène est jalonnée de vallons avec des acteurs « naturels » que sont ses obstacles, mis en jeu en 1995 sous la houlette d’Alain Prat, qui a préservé toute la richesse de l’environnement originel, riche et calme.

D’une appellation à l’autre, l’Anjou s’efface élégamment, non sans rendre visite à l’élégante demeure renaissance du « Bon Roi René » qui introduit notamment, dans la province, le raisin muscat.

Vers le Sud, il est beaucoup plus question de Champigny pour retrouver le fleuve, le château et le GOLF DE SAUMUR. Bordés de bois et d’étangs, les neuf trous peuvent présenter une fière posture avec une exigence technique reconnue.

Il ne pouvait certainement pas en être autrement quand de prestigieux voisins inspirent… Les fairways de Saumur jouxtent presque le célèbre Cadre Noiravec ses écuyers d’excellence, porte-drapeaux de l’équitation française, militaire et civile. Au trot enlevé, on se promènera dans les ruelles de Saumur, se laissant tenter par une halte dans un estaminet fier de sa carte, s’engageant sur la rampe des cavaliers pour découvrir le Château Royal dominant la Loire…

Remontant le courant, traversant les vignobles de Champigny, non loin des cépages de Chinon, se dégustent de beaux instants au DOMAINE DE ROIFFE . Pas moins de 120 hectares permettent de profiter d’un dessin d’Hubert Chesneau (qui co-signa, avec l’Américain Robert von Hagge, le Golf National). En partie boisé et vallonné, le golf de Loudun-Fontevreau, ouvert en 1985 et rénové en 2015, est réputé long.

Il réserve quelques jolies surprises comme une pente conséquente, un profond fossé empierré ou un vent de face dominant. Séjourner à Roiffé, c’est aussi apprécier l’ensemble du site, entre forêt, étang et demeures du XIXème siècle en pierres de Tuffeau, si caractéristiques de la région. Hôtels, gîtes et résidences, spa O Claire, sauna, hammam, jacuzzi extérieur et même équitation complètent les offres de ce beau domaine.

Au Sud, l’ensemble troglodytique du Château de Brézé étonne : le vaste réseau souterrain (de plus d’un kilomètre) nous plonge dans l’exploitation des pierres blanches, dans l’utilisation des caves pour la valorisation du vignoble. En remontant vers le Nord et avant de franchir une dernière fois le fleuve, l’Abbaye Royale de Fontevraud impose sa puissance. L’une des plus grandes cités monastiques d’Europe (avec sa vaste église du XIIème siècle abritant les gisants des Plantagenêt, d’Alienor d’Aquitaine ou de Richard Coeur de Lion) comprend aussi un musée d’art moderne. Sans renier la tradition : dans la salle voutée du XVème siècle, le bar à vin propose une sélection de crus parmi les sept appellations de Saumur.

Si l’on doit quitter ce pays béni, c’est pour demeurer en noble terre, avec le GOLF DU CHATEAU DES SEPT TOURS. Baroque, la grande bâtisse est au centre d’un vaste parc giboyeux devenu un parcours de 18 trous. Élégant, ce château (dont la chapelle est devenue le clubhouse) abrite un restaurant gastronomique et 22 chambres d’un autre temps, dont celles nichées dans une des tours. Le plaisir se prolonge aisément en empruntant le sentier de LA PICARDIERE, près de Vierzon, aux portes de la Sologne, notamment réputée pour sa cuisine « familiale et généreuse », puis celui de SANCERRE, situé en bord de Loire, avec les collines du Sancerrois en toile de fond, où se distinguent les rangs des vieux ceps du célèbre vignoble.

(Président de Golfy)

« Le Saumur-Champigny est incon-tournable, breuvage frais, apprécié à juste raison durant l’été, mais qui peut se déguster durant l’année. Un peu plus loin, j’ai un grand faible pour les vins de Sancerre. »