Entre les cimes des Appenins, les plages tyrrhéniennes, les oliveraies et les vignobles du Chianti, la Toscane offre la plus belle lumière d’Italie. Depuis le temps de la Renaissance, elle séduit et inspire les artistes dont Florence est le légataire des œuvres les plus sublimes. Dans cet environnement hors du commun, les golfs de Montecatini et d’Ugolino apportent un peu de verdure au tableau…
Entre Florence et Pise, le Golf Montecatini Terme tend vers ses 40 ans sous le ciel de la toscane, dans une ville thermale ayant connu son essor au cours du XIXe siècle. Sur un terrain vallonné, entre cyprès, oliviers, citronniers, mûriers, cerisiers et massifs fleuris, le tracé imaginé par Marco Croze ondule au milieu des collines. Comme dit Giorgio Merletti, le pro du club, « Ici, la difficulté provient des forts dénivelés et des greens d’assez petite taille… ». Depuis la terrasse de la Villa Galeotti, le club-house dont les plus vieilles pierres datent du XIIe siècle, la vue va jusqu’au golfe de Baratti, proche de Livourne, et les montagnes de l’Amiata, des terres rendues célèbres par son plus illustre enfant, Léonard de Vinci qui, encore en culottes courtes, imaginait déjà ses futures inventions dans ce cadre onirique, aux senteurs enivrantes, aux lumières si douces…
Depuis 1933, le Golf Ugolino profite des collines du Chianti, au sud de Florence. Là, sur un relief doucement vallonné, les Britanniques Cecil Brandford et Peter Gannon ont dessiné 18 trous tout en subtilités. Un tracé court, fait de montées, de descentes, de dévers, de doglegs, de fairways étroits et cernés d’arbres, de majestueux pins maritimes aux troncs élancés, d’imposants massifs de genêts apportant leur touche de soleil, d’immenses cyprès, d’oliviers bordant les parcelles de vigne à perte de vue, de bunkers perfides et de petits greens difficiles à attraper… En 2002, le 9 était élu « plus beau par 5 d’Italie » avec son magnifique pin parasol planté en travers du fairway. Le club-house spacieux, inondé de lumière derrière d’immenses baies vitrées, est agréable après la partie. La table du chef Stefano Mancini est très appréciée. En été, la terrasse face au parcours est idéale pour refaire la partie autour d’un verre. A moins que vous ne préfériez le cadre Art déco des abords de la piscine pour vous rafraîchir…
Sur le golf, la Foresteria Golf Montecatini Terme propose 9 chambres aux joueurs les plus assidus, ceux qui veulent s’endormir et se réveiller dans les nimbes du parcours. Ici, on est gâté entre les odeurs végétales, les rais de lumière perçant les brumes matinales, les tons pastels d’un soleil couchant, les senteurs et les tons toscans dans leur splendeur. A la table du Rosmarino Selvatico(romarin sauvage) – le restaurant du club-house et de l’hôtel -, où la cuisine florentine est mise en avant avec talent et saveurs, le dessert emblématique est incontournable, la cialde di Montecatini, de fines gaufrettes fourrées de crème d’amande et de fruits… De quoi passer une bonne nuit avant de repartir à l’assaut du parcours !
Capitale de la Toscane, après avoir été celle de l’Italie au temps du Risorgimento(1865-1870), Florence doit sa beauté, sa notoriété, à son passé de ville de commerçants et de banquiers prospères qui en firent, au temps de la Renaissance, une cité artistique de premier plan en Europe. Véritable musée à ciel ouvert, Florence regorge de trésors dans ses rues, en poussant les portes cochères, et surtout dans ses musées. Sur l’Arno, le Ponte Vecchio a vu ses échoppes d’orfèvres et joailliers évoluer au fil des siècles, le charme subsiste même si l’affluence touristique peut nuire à la promenade. A proximité, avec sa tour crénelée qui domine la ville, le Palazzio Vecchio sur la Piazza delle Signoria en impose par sa majesté, à proximité du Duomo, la cathédrale Santa Maria del Fiore et sa coupole vertigineuse.
Le Palazzio Vecchio datant du XIVe siècle est l’hôtel de ville de Florence. Dans sa partie muséale, il recèle des trésors à tous les étages, dans toutes les pièces, la plus emblématique demeure le David de Michel-Ange, une statue réalisée entre 1501 et 1504.
Un corps d’homme nu taillé dans un bloc de marbre de Carrare, un symbole de virilité – il s’apprête à combattre Goliath – répondant à celui de Donatello sculpté 60 ans plus tôt et beaucoup plus androgyne. Le David, au vu de tous, est une copie datant de 1910, l’original est exposé à la Galleria dell’Accademia. Ce musée abrite l’académie de dessin et celle des instruments de musique, en plus d’innombrables œuvres d’art allant de la Renaissance au XIXe siècle. S’il fallait préférer un musée florentin, choix cornélien, la Galerie des Offices tiendrait la corde. Le plus beau musée de peinture d’Italie réunit les plus grands maîtres de la Renaissance dans des collections inestimables. Il est ouvert au public depuis 1765 et n’a cessé de s’enrichir de nouvelles œuvres. Léonard de Vinci, Titien, Le Caravage, Raphaël, Boticelli, Dürer… la liste est longue, sans compter les fresques murales et les plafonds peints qui demandent de lever la tête dans toutes les salles réparties entre les Offices, le palais Pitti, le corridor de Vasari et le jardin de Boboli. De quoi y passer plusieurs journées…
L’expansion florentine à partir du XVe siècle est due pour beaucoup à la famille Médicis, une dynastie qui mérite de s’attarder en leur palais. Le Palais Medici-Riccardi n’a rien à envier aux musées de la ville avec, lui aussi, une collections d’œuvres exceptionnelles. A commencer par les fresques de la Chapelle des Magesde Benozzo Gozzoli où l’on découvre les portraits de nombreux Médicis dont Pierre 1er, Cosme et Laurent le Magnifique, dirigeant de la République florentine sous la Renaissance. Mécène avant l’heure, il est pour beaucoup dans le développement des arts en Italie à la fin du Moyen Âge. Par ses relations politiques, diplomatiques, financières, il a incité nombre de bourgeois à commanditer auprès des artistes en vogue, il a d’ailleurs hébergé Michel-Ange durant plusieurs années. Il a aussi eu une grande influence dans le monde des Lettres, soutenant de nombreux philosophes comme Pic de La Mirandole, théologien et grand humaniste pour l’époque. Il s’est lui-même essayé à la littérature avec un certain succès dans des pamphlets comico-parodiques qui détonnaient à la cour florentine. Avec l’âge et les responsabilités, sa prose s’est policée, se rapprochant du « stil novo », un courant littéraire italien majeur au XVe siècle.
Le tourisme culturel en Toscane ne se limite pas à Florence. En se rapprochant des plages de la Versilia, la cité de Pise a beaucoup de charme. Derrière les remparts qui cernent la vieille ville, la tour de Pise est incontournable malgré sa base circulaire. Campanile de la cathédrale Notre-Dame de l’Assomption, sur la piazza dei Miracoli, sa construction en marbre remonte au XIIe siècle. Son inclinaison est due à un sol alluvionnaire ayant impliqué un affaissement de terrain quelques années après son édifice. Haute de plus de 55 mètres, lourde de 14 500 tonnes, c’est un miracle qu’elle soit toujours debout. Longtemps inaccessible au public pour des raisons de sécurité, elle est rouverte aux visiteurs depuis 2001, avec toutefois des quotas journaliers.
Moins connue que Pise, sa voisine et ancienne rivale, Lucques possède un charme fou au travers de ses ruelles pavées, de la piazza del Mercato bordée de maisons épousant sa forme ovale et de la basilique San Michele in Foro, un chef-d’œuvre de l’art roman pisan. Lucques abrite également la maison natale de Giacomo Puccini, où l’auteur de La Toscacréa l’essentiel de ses compositions.
Gastronomie
Si la gastronomie italienne est si riche, si variée, c’est entre autres parce qu’elle sait s’accompagner des meilleurs vins de la Botte. Cépage le plus réputé d’Italie, originaire de Toscane, le Chianti s’accorde assez facilement avec de nombreux plats.
Deux types de Chianti, assemblages à dominante de sangiovese (80%) au mode de maturation différent, dominent la production entre Florence et Sienne, le Chianti fiasco dans sa bouteille empaillée à long col qui se boit jeune et frais, et le Chianti riserva, un vin de garde vieilli en fûts de chêne et commercialisé en bouteilles « bordeaux ».
Le Chianti s’accommode bien des plats de viande, d’un osso bucco, d’un carpaccio de bœuf ou d’un plat de lasagne à la bolognaise. Les recettes de volailles en sauce – poulet aux girolles, aux olives, fricassée de foies de volaille – s’accordent également bien avec les Chianti.
Patrimoine
Si les œuvres picturales de Léonard de Vinci abondent dans les plus grands musées du monde, à commencer par le Louvre avec la célébrissime Joconde et le musée du Château du Clos Lucé à Amboise où il a fini sa vie – hôte de François 1er de 1516 à 1519 -, l’idée de rendre hommage au génie de la Renaissance italienne dans son village de naissance, à Vinci, remonte à 1919 à l’occasion du 400e anniversaire de sa disparition.
Le château des comtes Guidi accueille une foison de dessins, des études d’anatomie humaine, des maquettes, des croquis, une bibliothèque de près de 10 000 ouvrages, tout ce que Léonard a pu penser, créer au cours de sa vie foisonnante. La bicyclette, le char d’assaut, l’hélicoptère, la roue à aubes, le métier à tisser, l’horloge, autant d’objets d’usage aujourd’hui, nés de ce cerveau génial !
A Florence, un autre musée, le Leonardo Interactive Museum met en avant la puissance de travail de cet homme hors du commun. Des répliques de ses machines les plus folles sont exposées, des espaces interactifs permettent aux visiteurs de se mettre dans la peau, dans le cerveau !, de l’ingénieur suprême et de faire fonctionner ces engins infernaux. C’est incroyable tout ce qui est sorti de l’imagination aussi fertile que rationnelle de cet homme. Son intelligence n’avait rien d’artificielle… !
Événement
Tout au long de l’année, Florence accueille des fêtes, des cérémonies religieuses, historiques, folkloriques, hautes en couleurs. Le 6 janvier, la Cavalcade des Trois Rois rend hommage à l’Épiphanie.
En février, la grande parade du Carnaval, en costumes d’époque Renaissance, est des plus chatoyantes. Le Vendredi Saint, la Passion du Christ descend dans la rue… Le 24 juin, sur la Piazza Santa Croce, le Calcio Storico, un match de « foot-rugby-bagarre » avec des règles du XVIe siècle oppose 4 équipes de quartiers florentins, Santa Croce, Santa Spirito, Santa Maria Novella et San Giovanni, dans des couleurs vives. L’histoire ne dit pas si les « Viola » de la Fiorentina s’inspirent de cette journée folklorique dans le calcio moderne…
Les festivités continuent en juillet avec les festivals de danse et de musique. Le 10 août, la Festa di San Lorenzo consiste en une distribution gratuite de lasagne et de pastèques, la soirée est souvent arrosée. En septembre, pour la naissance de la Vierge Marie, une procession nocturne avec des lanternes de papier traverse la ville. Les marchés de Noël viennent clôturer une année bien animée dans une ville où il y a toujours quelque chose à voir, à faire, à boire, à manger… Sans oublier de jouer au golf !