Entre les Cévennes et la Méditerranée, l’histoire de l’Hérault remonte à l’Antiquité. Ses golfs sont plus récents mais entre Montpellier et Béziers, l’harmonie est réussie. Terre sportive, terre viticole, terre de soleil, le Languedoc a des trésors à dévoiler pour qui met ses sens en éveil.
Berceau du Réseau Golfy, le Golf de Massane a pris forme en 1988 au nord-est de la capitale languedocienne. L’architecte californien Ronald Fream a eu carte blanche pour modeler son tracé entre quelques pièces d’eau, en jeu sur 7 trous. Il a créé du relief, des buttes artificielles, des doglegs et une myriade de bunkers piégeurs, prêts à happer les balles égarées. Avec son green en île, le par 4 du 14 est la signature du parcours. En 2020, le rachat du club par Eoden, une société régionale spécialisée dans la transition écologique, permet, grâce à des travaux en cours, l’amélioration de la gestion de l’eau avec la rénovation du système d’arrosage et la réfection du parcours.
Depuis 1991 au nord-ouest de Montpellier, le Golf de Fontcaude a amené de la verdure dans la garrigue. Le Néo-Zélandais Chris Pittman a optimisé cette plaine légèrement vallonnée pour créer 27 trous sur 80 hectares, autour d’un hôtel de 86 chambres. Sur le terrain, les doglegs s’enchaînent – inutile de couper au-dessus de la garrigue – vers des greens surélevés qui demandent de la précision dans les approches et du toucher au putting, leur vitesse dépasse leur réputation. La fin du parcours est solide avec, entre autres, le par 3 du 17 où le survol d’un ravin est impressionnant. En terrasse de La Garrigue, la table du club, la vue sur le parcours est apaisante tandis que celle de la carte aux saveurs méditerranéennes est revigorante, appétissante…
Né en 1980, plus ancien club autour de Montpellier, le Golf du Pic Saint-Loup fait face à ce sommet emblématique de l’Hérault réputé pour son vignoble. Depuis quelques années, au prix de vaillants efforts, ce club doté de 27 trous s’est refait une beauté. Le tracé initial de Donald Harradine a évolué grâce à Robert Berthet, avec désormais les parcours du Puech (18T) et de Coulondres (9T), conforté dans ce sens par Marek Nowak et son équipe de jardiniers. Un nouveau practice a vu le jour, incitant les joueurs à travailler leur swing. Si le relief est toujours là, les raidillons en témoignent, les points de vue sur la Grande Bleue et la table des Coulondrines ne peuvent que réjouir les visiteurs comme les habitués.
A quelques encablures des quais de l’Orb et des allées Pierre-Paul Riquet, le Golf de Béziers Saint-Thomas profite de la garrigue entre les Cévennes au nord et le Canigou catalan au sud. En 1992, Patrice Lambert donnait forme au parcours, intégrant les marais à son dessin, plantant quelques arbres tandis que de belles villas poussaient aux abords d’un terrain légèrement vallonné. Lorsque la tramontane s’invite dans la partie, l’Amen corner biterrois – du 14 au 16 – fait son effet. Entre les canards et les cygnes majestueux paradant sur les pièces d’eau, les birdies se font alors discrets sur les greens ! Au cœur du plus grand vignoble du monde par sa superficie, dans un club apprécié des sportifs – les rugbymen de l’ASB en avant -, la table du club-house est la bienvenue pour arroser une belle carte ou oublier les aléas d’un jeu chaotique…
Depuis l’Antiquité, le Château L’Hospitalet***** est un lieu d’accueil aux portes de Narbonne. Aujourd’hui, propriété des vins Gérard Bertrand, avec ses 41 chambres et suites entre le château et la villa Soleilla, le « Wine Resort » profite de la vue sur un millier d’hectares de garrigue et de vignes au cœur du massif de la Clape, à deux pas des plages de Gruissan. A l’heure de passer à table, le choix est cornélien entre « Chez Paule » où la carte s’inspire des recettes anciennes de Paule Bertrand – l’aïeule née le 1er janvier 1900, la référence familiale -, « l’Art de Vivre » le restaurant gastronomique où le chef Laurent Chabert sublime le travail de producteurs régionaux, et « l’Hospitalet Beach » sur la plage de l’hôtel, à quelques kilomètres de là. Après le golf, après une dégustation des cépages gorgés de soleil, une escale au Spa Soleilla s’impose pour un moment d’exception. Entre les mains expertes et les produits de grande qualité, tout est réuni pour la détente et le bien-être. Des visites guidées ont lieu sur les terres du domaine, idéales pour découvrir les secrets des cépages d’Oc, une évasion olfactive, gustative, qui séduira tous vos sens. Du 16 au 21 juillet, le festival « Jazz à l’Hospitalet » accueille une pléiade d’artistes, de quoi lier la culture musicale à l’art de vivre à l’occitane.
Surnommée la « Venise du Languedoc » pour sa situation insulaire entre la mer, l’étang de Thau, ses canaux et ses graus, Sète a une histoire remontant à l’Antiquité.
De la Renaissance au XVIIIe siècle, la ville connaît un essor considérable grâce à son port situé à l’embouchure du canal du Midi, et qui rivalise sur les bords de la Méditerranée avec Marseille. Au cours du XIXe siècle, la ville s’est protégée de l’érosion marine avec la construction d’une digue et d’un brise-lames. Le problème demeure d’actualité. Depuis vingt ans, la stabilisation du littoral est une priorité soutenue par des fonds européens. Mais Sète a aussi vu naître d’illustres talents comme Paul Valéry, Jean Vilar – tous deux enterrés au cimetière marin -, Manitas de Plata – le Gitan aux mains d’argent -, le peintre Robert Combas et le plus célèbre, le poète dont la moustache, la pipe et la guitare ont pris de la hauteur bien au-delà du mont Saint-Clair, Georges Brassens bien sûr ! Chaque année, autour du 25 août pour les Fêtes de la Saint-Louis – une semaine animée -, Sète fait le plein autour des joutes nautiques sur le canal royal, un rendez-vous sportif remontant à 1743. Là, au son des tambours et des hautbois, les chevaliers du canal s’affrontent la lance à la main, solidement postés à l’arrière des barques représentant les quartiers de la ville. Le public en redemande…
Gastronomie
La vigne et le Languedoc, une histoire d’amour, de soleil, de terroir vieille de plus de 2000 ans ! Dans la plus grande région viticole au monde, dès 1975, Gérard Bertrand s’est passionné pour la vigne, les vendanges et le vin.
Fervent défenseur de l’environnement, Gérard Bertrand travaille en biodynamie – un concept centenaire – depuis plus de vingt ans sur l’ensemble de ses vignes à travers le Languedoc-Roussillon, soit environ 950 hectares. La biodynamie passe par le « tout naturel » où seuls des fertilisants organiques sont utilisés. Du « bio 2.0 » ! Le vigneron soigne la vigne, la fortifie et en récolte les fruits, sans l’épuiser. Privilégiant la qualité à la quantité, une évolution radicale dans une région où l’on faisait encore « pisser » la vigne, il n’y a pas si longtemps ! Depuis Paule Bertrand en 1920, après Georges – disparu en 1987 – et Gérard, Emma et Mathias sont la 4e génération de viticulteurs dans la famille. Ancien joueur de rugby, Gérard Bertrand a construit son groupe sur les valeurs de ce sport merveilleux, la performance et l’excellence. En plus de 30 ans à la tête de l’entreprise, il a acquis de nombreux domaines, lui permettant de diversifier sa production dans les cépages, tant en rouge qu’en blanc, en rosé et même en vin orange, un assemblage de chardonnay, de viognier, de roussane et de grenache blanc inspiré des vins de Géorgie, eux aussi gorgés de soleil. Sans oublier ses vins doux naturels, ses Banyuls, ses Maury, ses Muscat de Rivesaltes, ces vins catalans qui subliment une fin de repas, un dessert au chocolat ! Vu la diversité de sa production, les sommeliers pourraient conseiller un vin Gérard Bertrand avec chaque plat, de l’entrée au dessert. Ce fut le cas lors des 30 ans de Golfy dignement fêtés et arrosés dans les murs du Château L’Hospitalet, en présence de son hôte en personne.
Patrimoine
Souvent cité parmi les plus beaux villages de France, Saint-Guilhem-le-Désert a vu le jour en 804, lorsque Saint-Guilhem fonde son abbaye dans le Haut-Hérault, dans le vallon de Gellone, un « désert » qui lui vaudra son nom.
Au Moyen Âge, la relique d’un morceau de la « Sainte Croix » offert par Charlemagne attire les pèlerins avant que le village ne devienne une étape de la Via Tolosa, sur le chemin de Saint-Jacques de Compostelle. Aujourd’hui, le bourg avec ses ruelles étroites, ses murs de pierre recouverts de plantes grimpantes, ses toits de tuiles rondes, son platane séculaire sur la grand place, est très touristique même s’il demeure difficile d’accès par une petite route sinueuse. Chaque année, le 1er dimanche de juin, lors d’une fête médiévale, le village retrouve son ambiance moyenâgeuse. A proximité de Saint-Guilhem-le-Désert, le pont du Diable enjambant l’Hérault remonte à l’époque romane. A quelques centaines de mètres de là, la grotte de Clamousse, un site spéléologique présentant de très belles concrétions dont le Couloir blanc, a été découverte en 1945, accessible au public depuis 1964. Dans un souci de préservation, elle est éclairée de LED depuis 2010, ce qui en a fait la première grotte « verte » de France.
Événement
L’aficion dépasse de loin la péninsule ibérique même si l’engouement pour la tauromachie est parfois contesté. La feria de Béziers est née en 1968, dans des arènes datant de la fin du XIXe siècle. Les plus grands matadors ont toréé à Béziers, Luis Miguel Dominguin, El Cordobes, Paco Ojeda pour ne citer qu’eux, sans oublier Sébastien Castella, l’enfant du pays qui y recevait l’alternative en août 2000. Chaque année, autour du 15 août, près d’un million de personnes se retrouvent à Béziers pour une semaine festive, avec une passion commune l’art de la corrida. Les arènes ne pouvant accueillir tout le monde, les bodegas et casittas font le plein dès midi tandis que les peñas et bandas incitent la foule à danser, à se mêler, à s’amuser jusque tard dans la nuit… Cette année, la feria aura lieu du 11 au 15 août avec ses traditionnelles abrivados, ses novilladas et des toros toujours aussi vaillants dans l’arène.