Yvonnick de La Chesnais, un homme visionnaire… Dès 1977, cet éleveur bovin a consacré quelques hectares de ses terres pour diversifier ses activités. Le golf dessiné par Antoine d’Ormesson se love autour du château, entre la forêt et les étangs. Entre toutes les activités proposées sur le domaine, toute la famille devrait être séduite.
Par Claude Granveaud-Vallat
Dans la famille Houitte de La Chesnais depuis 1860, cet ancien domaine épiscopal a connu plusieurs vies. A la fin des années 70, Yvonnick de La Chesnais qui élevait des bovins osa se remettre en question tandis que l’agriculture française affichait déjà des signes de faiblesse face à la tentaculaire PAC orchestrée depuis Bruxelles. En 1977, un camping à la ferme voyait le jour, séduisant immédiatement les Britanniques habitués de la Bretagne Nord. Puis un hôtel, des piscines, un centre équestre avant qu’entre la forêt de chênes et les étangs poissonneux reliés entre eux par le ruisseau de Pont Melin, un affluent du Biez Jean terminant sa course en dessous de Cancale, en 1988, son ami Antoine d’Ormesson ne lui propose de dessiner un golf dont le tracé allait trouver naturellement sa place entre les belles allées forestières.
Celle dans l’axe du green du 10 est majestueuse, donnant sur le château. On imagine aisément une meute de vénerie remontant la voie d’un cerf, dans ce décor séculaire. Sur ce terrain plat d’une soixantaine d’hectares, les difficultés du tracé viennent avant tout de la végétation où de nombreuses mises en jeu paraissent étroites entre les futaies. Et même s’ils sont propres, les sous-bois arrivent vite si la mire n’est pas bien réglée… Les petits greens font mieux que se défendre sur des trous répondant à des noms liés à l’histoire du domaine et de son château faisant face au green du 18 atteint après avoir négocié un dernier dogleg droite assez serré. « Le retour des Évêques » au 3, « l’allée royale » avec sa vue vers le château depuis le 10, « la roche aux fées » pour le 13, « le malheur de Sophie » au 15, « la vigne du Seigneur » pour terminer… Des noms qui mettent en scène avec éloquence l’histoire de cette famille bretonne liée à la terre.
Désormais, Arnaud de La Chesnais et ses sœurs Séverine et Sonia – la sixième génération – tiennent les rênes du resort mais leur père Yvonnick – le précurseur aujourd’hui nonagénaire – et leur mère Catherine ont su garder un œil vigilant sur les évolutions de la propriété. Avec la venue de la seconde génération, l’expansion a perduré avec la création d’un parc d’accrobranche assez sportif puis la construction de quelques cabanes dans les arbres, histoire de jouer les Robinson après la partie. Plus récemment, de nouvelles cabanes ont vu le jour au bord de l’eau, tout comme des cottages en bois, des murs d’escalade, un parcours aventure, des nouvelles piscines et un espace aqualudique apparu sous le Dôme inauguré en 2019. Dans la forêt, plus de trente cabanes dominent greens et fairways de leur terrasse, à une hauteur donnant une autre vision d’un parcours aux améliorations tangibles depuis plusieurs années.
Quelques trous ont été allongés, le jeu a été fluidifié, le sable des bunkers est devenu homogène, la qualité des greens dépasse de loin les confins de l’Ille-et-Vilaine. Face à cette pléthore de compliments validés par plus de 400 membres, le club se porte bien. Parmi les habitués, la troisième génération s’essaye déjà au practice, avec le même enthousiasme que leurs aînés. Une fidélité à fêter le soir en terrasse au Club-House, au bar du Moulin ou chez Madeleine, les tables du domaine dressées pour tous les goûts et toutes les bourses.
Et pour ceux qui en voudraient encore, la mer n’est qu’à une demi-heure entre Cancale et la baie du Mont Saint-Michel. Que du bonheur… Plus à l’ouest, près des remparts de Saint-Malo, des villas Belle Époque de Dinard comme le long de la côte d’Émeraude perdure cet air vif et iodé qui donne envie de s’attabler devant un plateau de fruits de mer jusqu’à en croquer les coquilles !
Domaine des Ormes
Epiniac
35120 Dol-de-Bretagne
Tél. : 02 99 73 54 44
www.lesormes.com
18T, par 72, 5892 m.
Architecte : Antoine d’Ormesson (1988)